Docteur Pierre NAHON

Chirurgien
Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique


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La violation du secret professionnel obscurcie la discipline


Chirurgie esthétique, France, Paris : les conséquences de la violation du secret professionnel

Nous pouvons penser que le non respect du secret professionnel en chirurgie esthétique n’est pas une faute si importante que cela. Les patients, en voyant les reportages sur la chirurgie esthétique, ne pensent même pas que les praticiens adoptent là une conduite frauduleuse. En réalité, devant la multiplicité de ces émissions depuis une vingtaine d’année, cette attitude semble normale. C’est bien en cela que le problème est grave !

Si les patients de chirurgie esthétique n’arrivent plus aujourd’hui à accorder leur confiance aux praticiens, ce n’est que la conséquence de ces attitudes. En visionnant ces émissions, les spectateurs se rendent compte qu’ils assistent à quelques chose d’anormal de la part des médecins sans savoir exactement quoi. La grande majorité des patients n’accepterait pas d’être à la place des témoins filmés.

Imaginons l’effet de voir filmer et diffuser la confession auprès d’un prêtre. Peut-on aussi envisager que ce même prêtre amène sur un plateau de télévision ce "confessé" afin qu’il raconte son expérience. Que tout ce scénario se répète sans que personne ne proteste jusqu’à devenir une situation banale. Le secret de la confession serait à jamais mis à mal et la confiance dans l’autorité religieuse serait perdue.

C’est bien ce qui se passe en chirurgie esthétique. La trahison systématique du secret empêche toute confiance dans cette discipline qui n’apparaît plus comme une discipline chirurgicale. La conduite des praticiens n’est pas la conduite que l’on exige d’un médecin et les spectateurs se disent qu’à l’évidence tous les chirurgiens esthétiques sont des commerçants qui n’exercent que pour l’argent. Ils adoptent alors eux mêmes automatiquement une attitude commerciale en ne définissant leur projet qu’à partir du prix et se retrouvent ainsi piégés en croyant faire une bonne affaire. La relation alors établie n’est plus une relation professionnelle médicale où le médecin doit tout à son patient, mais une relation commerciale où le praticien indigne de confiance fait tout pour soutirer le plus d’argent de son client à moindre frais et en lui procurant un résultat dont il n’a que faire.